Cinq communes composent le Vercors drômois: St Julien-en-Vercors, St Martin-en-Vercors, La Chapelle-en-Vercors, St Agnan-en-Vercors, Vassieux, surtout connues pour les évènements de l'été 1944.
161 noms différents figurent sur les Monuments aux Morts de ces communes, des soldats qui furent pour les survivants, des amis, des fils, des frères, des maris, des oncles, puis pour nous, au fil des années, des grands-parents et maintenant, des arrière-grands-parents.
Pour chacun des soldats, ce site présente sa fiche de décès et, quand le lieu d'inhumation est connu, une photo de sa tombe. Quelques photos manquent encore et seront ajoutées par la suite, ainsi que des documents prêtés par les familles.
La page "Lieux de décès" ouvre une carte interactive qui
positionne les lieux où ces soldats ont trouvé la mort.
Site en construction
De nouveaux documents
sont ajoutés régulièrement
Les Soldats du Vercors drômois
pendant la Première Guerre Mondiale
On oubliera.
Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont.
L'image du soldat disparu s'effacera lentement
dans le coeur consolé de ceux qu'il aimait tant.
Et tous les morts mourront pour la deuxième fois.
Roland DORGELES "Les Croix de bois"
Durant les combats de mai-juin 1915 pour le contrôle de la colline de Lorette et des villages environnants, environ 60 000 soldats trouveront la mort. Parmi eux 12 soldats du Vercors, plus qu'à Verdun en 6 mois.
Cinq d'entre eux sont inhumés dans la plus grande nécropole française, Notre Dame de Lorette, parmi les 20059 tombes individuelles. Vous pouvez retrouver la photo de leur tombe sur le site. Quelques autres reposent sans doute dans l'un des 8 ossuaires où sont rassemblés 22970 inconnus.
En cette année du centenaire de la déclaration de guerre, le Groupe Patrimoine du Vercors a voulu se souvenir de chacun des 161 soldats dont les noms figurent sur nos monuments aux morts et, dans la mesure du possible, leur rendre
un hommage individuel.
En pleine saison des foins ces hommes, nos aïeux, ont dû tout quitter, embarquer dans des trains à destination de régions et de villes qui, pour la plupart d'entre eux, n'étaient que des noms sur la carte de France de l'école.
Partant avec l'espoir d'une victoire et d'un retour rapides (avant les vendanges, ou avant Noël, disait-on…), ils n'imaginaient pas la guerre totale qui se préparait et ne pressentaient pas l'horreur déshumanisante qui allait s'abattre sur eux.
Trente-quatre d'entre eux allaient déjà mourir avant la fin de l'année 1914…
Dimanche 2 Août 1914L'orage qui couvait depuis l'attentat de Sarajevo le 28 juin éclate au cœur de l'été. Les roulements des trains des mobilisés ne sont que les premiers grondements de l'orage d'acier qui va bientôt se déchaîner, déferler sur une partie de la Belgique et sur le Nord et l'Est de la France, touchant 10 départements, dévastant plus de 2900 communes, détruisant 700 000 maisons, 20 000 usines et installations minières, 50 000 km de routes et voies ferrées; 1 700 000 ha de terres cultivées et 2 000 000 ha de terrains non cultivés furent entièrement ravagés.Ce cataclysme va emporter dans la mort plus de 1 300 000 français qui laisseront 700 000 veuves et 760 000 orphelins. Toutes les familles ont eu des mobilisés et la plupart d'entre elles ont connu la mort d'un ou de plusieurs parents proches dont les noms s'égrènent sur les monuments aux morts. Plus de 4 millions d'autres furent gazés, blessés souvent atrocement. Tous vécurent l'enfer.Les civil(e)s des zones envahies ne furent pas non plus épargnés : durant les trois premiers mois de la guerre, 6500 personnes furent exécutées en Belgique et dans le nord de la France. Au total au moins 100 000 civils belges et français du nord et de l'est -dont beaucoup de femmes et d'adolescent(e)s- furent déportés en Allemagne. Au total 300 000 civils français mourront des suites de maladies ou de famine.Dans cette «Guerre Universelle», près de 10 millions de combattants et 9 millions de civils européens allaient mourir. 21 millions seront blessés.Mais ces chiffres qui défient la raison ne nous offrent qu'une vue globale et impersonnelle de cette Guerre dite «Grande». Même l'excellent documentaire «Apocalypse 14-18» qui a tenté d'appréhender à hauteur d'hommes les conditions de vie des |
poilus dans les tranchées et de nous les rendre plus proches n'a pu que nous montrer des hommes anonymes, la plupart du temps en dehors des actions de combat proprement dites.Seuls les témoignages des combattants et des survivants peuvent nous aider à approcher le vécu abominable, totalement inconcevable, de ces hommes au cours des 4 ans de guerre et à leur rendre hommage. |