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En 2007, René et Alice Breynat se sont rendus sur la tombe de Léon, le grand père de René, dans le cimetière militaire d'Ecoivres (Pas de Calais), et y ont planté un rosier.


Mai 1915


Après la bataille d'arrêt de la Marne, suivie de la « course à la mer » où chacun des belligérants cherche à « envelopper l'adversaire » de façon à contrôler les ports du Nord de la France et de la Belgique, les armées épuisées se sont enterrées dans des tranchées qui courent tout au long du front, de l'Alsace jusqu'à la Mer du Nord. Le rêve d'une guerre courte s'évanouit...

Au printemps 1915, alors que de très durs combats ont lieu en Belgique, dans l'Aisne, en Champagne, en Argonne, dans les Vosges, Joffre décide une nouvelle offensive en Artois, contre un saillant au nord d'Arras où les allemands tiennent les hauteurs.

Le 9 mai, des régiments appartenant au 20e Corps sont chargés d'emporter le village de Neuville St Waast : les maisons ont été fortifiées, les caves recouvertes de béton et reliées entre elles par des boyaux, "-vrai paquet de mitrailleuses et de lance-bombes", écrivit un officier qui participa à l'attaque.

A 5 heures du matin le grondement de l'artillerie emplit le ciel.

A 10 heures, les hommes de la 77ième division d'infanterie à laquelle appartient le 159e RI, le régiment de Léon Breynat, partent à l'assaut.

Une heure et demie après, ils ont atteint les lisières ouest et sud de Neuville, ayant enlevé quatre lignes de tranchées, le village de La Targette et plusieurs ouvrages de défense isolés.

C'est au cours de l'attaque de la Targette que Léon Breynat sera porté disparu. Retrouvé cinq jours plus tard, son corps sera identifié grâce à sa plaque d'identité et aux effets qu'il portait.


Décembre 2006


Marché de Noël : le Groupe Patrimoine présente les premiers résultats du travail de mémoire entrepris sur les poilus du Vercors.

En feuilletant le cahier consacré à La Chapelle, Alice et René Breynat trouvent la photo de la tombe de Léon Breynat, le grand père de René. C'est peu dire que l'émotion étreint Alice et René. «Chaque fois que je passais devant sa photo, je me demandais : mais où donc es-tu enterré ? Maintenant, je le sais», nous dira Alice.

Après discussions et échange d'informations avec le Groupe Patrimoine, c'est décidé, la famille ira sur la tombe de Léon !


Juin 2007


Le matin du 18 juin, Alice et René accompagnés de leur fille XX et de son mari entrent dans le cimetière franco-britannique d'Ecoivres, petite commune du Pas-de-Calais à quelques kilomètres au Nord d'Arras. Parmi les 786 tombes françaises de ce cimetière, ils trouvent sans difficulté la tombe de Léon qui porte le N° 192, sur laquelle ils planteront un rosier.

Moment d'émotion et de recueillement : 92 ans se sont écoulés depuis la mort tragique de Léon...

Dans la dernière lettre à sa femme, Léon Breynat ne parle pas de l'attaque qui se prépare. Au contraire il s'inquiète beaucoup des siens, de ses parents et de ses enfants : « Et toi, tu passes tes heures de sommeil à m'écrire au lieu de te reposer... Enfin, il ne faut pas perdre courage, mais en attendant je soupire de te laisser si malheureuse avec trois enfants si jeunes... Soignez-vous bien, que je puisse vous retrouver tous bien portant si j'ai le bonheur de m'en retourner. » 

La lettre est datée du 6 mai 1915, trois jours avant sa mort.





Léon BREYNAT

Texte paru en 2007, dans la Gazette, journal de la Communauté des Communes du Vercors.

Chemin de mémoire en Pays d'Artois


Léon Breynat, tué le 9 mai 1915

JL. Destombes et le Groupe Patrimoine du Vercors,

avec l'aide de la famille Breynat

La famille possède deux lettres :


Une lettre écrite à Vénissieux au retour d'une permission, datée du 26 janvier 1915


La seconde, extrêmement émouvante, datée du 6 mai 1915, 3 jours avant sa mort qui survient la veille de son anniversaire...

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